Pourquoi sommes-nous psychothérapeutes ? La nécessité que l'aidant soit lui-même aidé

Ann Heathcote, C.T.A., Worsley, Royaume-uni. Traduit par José Grégoire.

Traduit et reproduit avec autorisation et permission de l’auteur et de l’I.T.A.A.

Paru dans le T.A.J., 39, 3, juillet 2009, pp.239-246 :

« Why are we psychotherapists ? The necessity of help for the helper ».

© I.T.A.A. (tous droits réservés).

L'objectif de cet article est d'encourager tous les psychothérapeutes analystes transactionnelles et en particulier les formateurs de psychothérapeutes en A.T. à creuser la question de savoir pourquoi ils ont choisi ce métier et de les inviter à réfléchir aux possibles conséquences personnelles et professionnelles de ce choix.

 

L'auteure présente une bibliographie sur les aspects psychologique sous-tendant le choix de la psychothérapie en tant que métier.

Elle y ajoute quelques implications concernant les aspects psychologiques, comme par exemple l'importance de l'engagement dans un parcours personnel en tant que psychothérapeute en insistant sur la nécessité de suivre soi-même une psychothérapie, d'effectuer des formations et de la supervision, pour le bien-être tant du client que du psychothérapeute. 

Il arrive parfois qu’entre les lignes

Des mots murmurés par le vent bleu

Qui souffle par les champs couleur d’ambre

De nos années vécues, ces mots qui chuchotent

Les famines dissimulées par notre dignité,

Et les cavernes dont l’ouverture perdue

Gît en des rivages dont l’océan lui-même

N’a plus le souvenir...

 

Il arrive parfois, dis-je,

Que nous entendions presque

La profondeur du silence blanc

Qui s’élève pour dénier toute chose.

 

 "Cet article a été inspiré, d’un côté, par ma préoccupation croissante vis-à-vis d’attitudes négatives, chez certains psychothérapeutes transactionnalistes ou de psychothérapeutes en formation, à propos du besoin d’une thérapie personnelle approfondie et continue, et de l’autre par l’ouvrage de feu le psychanalyste américain James McLaughlin, Le penchant chronique du guérisseur.

 

En Grande-Bretagne, j’ai remarqué depuis quelques années une résistance chez des analystes transactionnels, en formation ou certifiés, vis-à-vis du besoin de suivre pour eux-mêmes une psychothérapie approfondie.

Je soupçonne que, au moins en partie, cette résistance constitue une réaction contre l’obligation de plus en plus normative de la part des instances régulatrices anglaises pour l’exercice de la psychothérapie.

 

En voici un exemple : « Les candidats doivent avoir fait l’expérience d’une psychothérapie cohérente avec l’approche psychothérapeutique dans laquelle ils se forment, à raison d’un minimum de 40 heures par an durant 4 années, et normalement être en psychothérapie tout au long de leur formation ».

Dans son discours inaugural au Congrès commun de l’I.T.A.A. et de l’Association Américaine d’A.T., Richard Erskine a affirmé qu’il existe une corrélation entre l’intensité de la pression que nous mettons sur les personnes pour qu’elles changent et l’intensité avec laquelle elles vont "secrètement" résister.

 

Il me semble que l’on pourrait appliquer cela au côté normatif des exigences quant à la thérapie personnelle. Selon Tudor, celle-ci est trop importante pour être imposée ou réglementée ; il ajoute qu’en spécifiant un nombre d’heures par semaine, ne serait-ce qu’à titre de minimum, la réglementation citée ci-dessus « promeut une attitude où la thérapie se fait à coup d’heures accumulées » et « encourage chez les personnes en formation une attitude mécaniste et réductionniste ».

 

[Voir aussi : "Réduction phénoménogique" qui prend alors un sens différent.]

 

Dans la même veine, Oates exprime sa préoccupation : selon lui, définir une thérapie en ces termes « en fait une loi plutôt qu’une valeur » et, en conséquence, risque de porter atteinte à la capacité des personnes en formation à être autonomes et à prendre leurs propres décisions.

 

Cependant, je sais par expérience personnelle, partagée par nombre de mes collègues transactionnalistes, que l’exigence minimale de 160 heures ne fait qu’effleurer le sommet de l’iceberg s’il s’agit vraiment de "psychothérapie approfondie".

 

Ainsi, bien que j’aie suivi une thérapie hebdomadaire continue depuis 1991, année du début de ma formation de psychothérapeute, à l’exception de deux interruptions de six mois pour changer de thérapeute, je sais que j’ai encore beaucoup à apprendre sur moi-même.

En outre, des discussions avec des collègues transactionnalistes dans des rencontres internationales m’ont convaincue que ma préoccupation et mon vécu ne se limitent pas à la Grande-Bretagne et que des évolutions similaires ont lieu ailleurs.

Dans un atelier sur l’écriture d’articles au Congrès 2007 de l’I.T.A.A. et de l’Association Américaine d’A.T., Jean Illsley Clarke a confronté la position que j’avais adoptée dans la première version du présent article en disant : « Nous avançons tous avec des ailes brisées".

 

Elle ajoutait que, pour chacun d’entre nous, notre itinéraire est profondément personnel et que nous devons l’aborder à notre manière à nous. Je suis d’accord que notre cheminement nous est propre et que la croissance personnelle peut s’élaborer de multiples manières, en fonction par exemple des événements de la vie, des relations, du dépassement des obstacles et des expériences difficiles, des apprentissages de différents types, de la pratique méditative, de la réflexion sur soi, de la psychothérapie, et bien d’autres encore.

 

Cependant, pour ceux d’entre nous qui ont choisi d’être psychothérapeutes, spécialement si nous envisageons de proposer à nos clients un traitement en profondeur, ma conviction profondément ancrée est que c’est pour nous une responsabilité éthique de demeurer pleinement engagés dans notre psychothérapie personnelle et dans la poursuite de notre croissance.

 

Dans son livre Le penchant chronique du guérisseur, McLaughlin soulève d’importantes questions concernant notre motivation pour devenir psychothérapeutes. Selon lui, notre choix professionnel, qui est aussi le sien, est un peu spécial, puisque notre occupation consiste à « être assis en silence, en contenant... [nos] propres besoins, nos peurs et nos passions pour que d’autres puissent se libérer ».

 

Il propose l’idée que l’on ne devient psychothérapeute ni par hasard, ni en raison des bénéfices financiers ou du genre de vie sédentaire que cela nous apporte. Il nous encourage donc à chercher nos propres réponses et à nous engager plus profondément dans « le plaisir et le travail d’une enquête sur soi qui... [pourrait bien] durer toute la vie ».

 

Je souhaite moi aussi nous "pousser du coude", moi comprise, pour que nous cherchions notre réponse personnelle à la question : pourquoi sommes-nous devenus psychothérapeutes?

 

Le présent article a été écrit principalement en pensant à des psychothérapeutes par l’A.T., mais la plupart de son contenu est pertinent pour tous les aidants, facilitateurs et consultants, et donc pour les analystes transactionnels des quatre champs de spécialisation : psychothérapie, éducation, organisation et guidance.

 

Je connais mon innocence et mon inconnaissance ; quelque succès que j’aie connu, j’avance dans la vie comme un enfant aveugle, incapable de voir, les bras tendus en avant, pour tenter d’assembler un monde.

 

Les apports de Greenson, Olinick, Erskine et McLaughlin nous permettent de saisir jusqu’à un certain point les soubassements psychologiques de notre choix professionnel de thérapeutes.

Ann Heathcote Greenson s’est centrée sur l’aspect de réparation que peut comporter le travail thérapeutique pour le thérapeute. Il présente le patient ou le client comme un « objet d’amour perdu qui comble des besoins » et qui fournit au psychothérapeute une occasion potentielle de plus pour réparer et compenser la perte de contact ancienne avec une mère source d’abandon ou de rejet.

 

Ceci équivaut à dire que nous utilisons nos clients pour répondre à nos propres besoins de contact, de signes de reconnaissance et de réparation.

 

Olinick met en avant combien les psychothérapeutes sont enclins à "servir" pour leur bien-être ou leur « équilibre » propres. Il compare la dyade thérapeute-client à l’unité mère-enfant. Selon lui, les psychothérapeutes ont été jadis amenés à "sauver" leur mère dépressive, et cette tendance se perpétue dans leur choix professionnel et dans leur travail. Il est clair cependant qu’aucune accumulation de "sauvetages" ne peut résoudre le problème fondamental, la perte de contact avec la mère.

 

 

 

En A.T., nous sommes familiers avec la signification, l’importance et les conséquences des jeux psychologiques, notamment avec la position de "Sauveteur" dans le triangle dramatique. Rappelons-nous deux slogans transactionnels :

 

« Pour chaque minute que nous passons à "sauver", nous en passons une autre à "persécuter" » et

 

« Pour tout Sauveteur, le revers de la médaille est la position de Victime ».

 

Nous pourrions également prendre en considération le risque et les conséquences que peuvent entraîner des relations symbiotiques, conscientes ou non, avec nos clients.

 

Dans la même ligne, Erskine a attiré l’attention sur la tendance à "prendre soin" que l’on constate chez les enfants qui deviendront plus tard psychothérapeutes.

Il montre combien chacun d’entre nous est attiré par cette profession et y demeure en fonction de son histoire personnelle : « Parfois je découvre chez le thérapeute plein de maturité avec lequel je parle, l’engagement d’un petit garçon ou d’une petite fille à traiter la dépression de sa mère, à sauver son père de l’alcoolisme ou à réparer le couple de ses parents... Ces tentatives désespérées d’un enfant pour avoir un impact sur sa vie de famille affectent souvent la manière dont, bien des années plus tard, le ou la thérapeute pratiquera son métier ».

 

Voici un exemple personnel. Ma mère était stressée, profondément malheureuse et la plupart du temps absente. Sa mère à elle, ma grand-mère, était morte en couche quand elle avait quatre ans. À ma naissance, j’avais déjà une sœur aînée et la famille, catholique  irlandaise, attendait que ma mère produise un enfant mâle. Dès le moment donc où ma mère a réalisé que j’étais une fille, cela impliquait pour elle l’obligation d’enfanter une fois de plus. Je crois que dès lors une dynamique très particulière s’est instaurée entre nous deux.

Je me rappelle clairement du moment où, dans ma propre thérapie, j’ai réalisé qu’à travers mon travail avec les clients j’essayais de la guérir : si seulement je pouvais rendre heureuse ma mère, ou mes clients, tout serait dans l’ordre ! Cette importante réalisation a eu sur moi un profond impact. Durant plusieurs mois je me suis sérieusement demandé si je voulais vraiment poursuivre dans cette profession et, si oui, comment je voulais travailler avec mes clients par la suite.

 

McLaughlin, enfin, a parlé du « second patient dans le cabinet de thérapie » : le psychothérapeute. Il propose l’idée que les thérapeutes en général présentent des traits de caractère altruiste qui déterminent leur "penchant chronique" à guérir plutôt qu’à faire du tort. Il a noté chez les psychanalystes en formation un ensemble de traits de caractère qu’il dénomme « le penchant chronique du guérisseur ».

 

Parmi ces traits, il cite :

  • « une disposition à atténuer ses propres poussées sexuelles et ses propres revendications narcissiques au bénéfice d’autrui pour obtenir des remerciements et des signes de reconnaissance »,
  • « des conflits défensifs ou liés à la réparation à propos d’identifications maternelles précoces »,
  • « un mutisme de l’expression de l’agressivité et de l’affirmation de soi masculines... fortement mêlé d’attitudes nourricières et de réceptivité à teinte maternelle ».

 

En ce qui concerne l’étiologie de cet ensemble de traits, McLaughlin met en avant l’importance de plusieurs facteurs : perte ou abandon parental, dépression ou domination maternelles, rejet de la part de la mère qui fait honte à son enfant.

 

Il insiste particulièrement sur le rôle de la dépression maternelle qui, selon lui, « est bien connue comme source de motivation pour l’enfant à devenir plus tard psychothérapeute ». L’auteur affirme que l’intensité de notre « penchant chronique de guérisseur » reflète le degré auquel nous avons dû « faire taire notre destructivité agressive infantile » envers notre mère (ou la personne qui en tenait lieu), qui n’a pas répondu à nos besoins vitaux d’être acceptés et reconnus.

 

Il montre combien il est vital pour les enfants ainsi traités de s’adapter en développant des traits de caractère qui, profitables davantage aux autres qu’à eux-mêmes, en feraient de

« bons enfants ».

 

Je voudrais enfin ne pas laisser dans l’ombre l’apport de Green dont les publications, bien qu’elles ne traitent pas spécifiquement de la psychologie des psychothérapeutes, sont des plus éclairantes quant aux conséquences psychologiques d’une mère dépressive ou source d’abandon.

 

Dans son livre Le syndrome de la mère morte, il décrit ce qui se passe lorsque la mère est ou devient subitement dépressive. Parmi de multiples causes possibles, les principales raisons de cette dépression sont des pertes diverses. En premier lieu vient le décès d’une personne chère, comme un enfant (ce qui est le cas le plus grave), un parent, un ami ou une amie proches, mais il peut s’agir aussi d’un revers de fortune, de l’incurie d’un père qui a une liaison ailleurs, etc.

 

Physiquement la mère dépressive est toujours présente, mais son intérêt pour l’enfant s’amenuise, « le coeur n’y est plus ».

Du point de vue du jeune enfant, ce détachement soudain est vécu comme une catastrophe : c’est comme si d’un seul coup « l’amour avait disparu comme la flamme d’une bougie que l’on souffle ».

 

Pour Green, cette perte est une désillusion trop précoce qui est ressentie au niveau narcissique. Il met en lumière un paradoxe important : « La mère est en deuil, morte, elle est perdue pour le sujet, mais au moins, quelque affligée qu’elle soit, elle est là, morte-présente, mais présente tout de même. Le sujet peut à tout le moins prendre soin d’elle et tenter de la réveiller ou de la guérir ».

 

Selon Green, pour l’enfant les conséquences à long terme de la dépression maternelle sont structurelles, émotionnelles et comportementales.

 

Structurellement, son moi « comporte dès à présent une zone vide, une lacune » que, en termes d’A.T., nous pourrions envisager comme un état du moi Parent exclu ou absent.

 

Emotionnellement, ces clients ont des traits dépressifs qui « vont au-delà des réactions dépressives normales qui périodiquement affectent tout un chacun ».

 

Du point de vue du comportement, la "lacune" se manifeste au niveau de l’imaginaire à travers une activité artistique, ou au niveau de la connaissance à travers l’intellectualisation.

 

L’auteur ajoute que, en dépit de ces activités qui relèvent de la sublimation, ces clients demeurent vulnérables dans le domaine de l’amour donné et reçu. La leçon que donne la mère "morte" est que nous devons en faire le deuil et perlaborer notre perte.

 

J’accepte l’idée commune à tous ces auteurs que probablement les psychothérapeutes ont vécu un abandon ou une perte au niveau de leurs parents, ou une dépression ou un rejet maternels ; c’est pourquoi j’estime qu’il est important de perlaborer ce qui nous pousse à être psychothérapeutes et de faire le deuil de la relation avec notre mère et/ou notre père, sans quoi nous risquons d’utiliser nos clients pour répondre à nos besoins de réparation et de nous comporter en Sauveteurs à leur égard dans le but inavoué [dans l'Ombre en terme "jungien"] de guérir nos propres parents.

 

En perlaborant nos vulnérabilités narcissiques et/ou nos traits dépressifs et en nous réappropriant toutes les parties de nous-mêmes et de notre personnalité, et pas seulement notre côté « bon », nous avons une chance de pouvoir lutter pour apprendre à vivre et à aimer pleinement, et d’aider nos clients à faire de même.

 

***

 

Greenson, Olinick, Erskine, McLaughlin et Green, ce dernier sur un plan plus général, détaillent ainsi chacun à leur manière les effets sur les psychothérapeutes d’une mère dépressive ou source d’abandon, et notamment leurs traits dépressifs et narcissiques et leur besoin d’être Sauveteurs, autrement dit leur désir de « guérir » leur mère.

 

Bien entendu, toutes les mères de thérapeutes n’ont pas été dépressives ou sources d’abandon, et nombre de psychothérapeutes peuvent avoir d’autres traits de caractère, par exemple des traits obsessionnels ou masochistes.

 

Il faut remarquer d’autre part qu’aucun de ces théoriciens n’a parlé des pères et de leur influence psychologique sur leur descendance, ce qui clairement constitue une lacune importante dans les publications sur l’étiologie du choix professionnel de psychothérapeute.

 

Les implications des apports de ces cinq auteurs, leurs constatations et leurs interprétations pointent vers des ajustements et des adaptations anciennes, des « penchants chroniques » comme le dit McLaughlin, et vers des troubles précoces qu’il est nécessaire de prendre en compte, spécialement si en tant que psychothérapeutes nous voulons offrir à nos clients un travail en profondeur accompli dans la sécurité.

Il est clair que ces ajustements et ces adaptations sont aussi ce qui nous pousse à faire notre travail, ce qui nous rend adaptés à lui et, plus généralement, ce qui nous rend capables d’offrir à d’autres êtres humains une compréhension et une empathie véritables.

 

Plus concrètement, de quoi avons-nous besoin pour cela ?

Beaucoup d’auteurs et de théoriciens de la psychothérapie insistent sur l’importance de la thérapie personnelle continue, de la supervision et de la formation. McLaughlin, notamment, discute du sens que peuvent avoir les "zones aveugles", les "zones muettes". 

Les implications concernant le soutien dont nous avons besoin dans notre travail et les "zones dures" du psychothérapeute.

 

  • Les zones muettes désignent ce que nous ignorons encore : ce sont donc « de réelles lacunes cognitives et expérientielles ».
  • Les zones aveugles sont les ajustements et adaptations que nous avons mis en place au début de notre vie et qui limitent notre capacité à nous ouvrir complètement à nos clients.
  • Les zones dures sont ce que l’on nous a appris, les idées que nous avons "cajolées" au niveau théorique, mais qui limitent nos possibilités de saisir des informations ou des enseignements nouveaux.

 

[L'Ombre...]

 

Avoir conscience que ces trois limitations existent en nous peut nous stimuler à nous poser des questions importantes : qu’est-ce que je ne sais pas encore ?

 

Les 10 questions de Carl Rogers

 

Comment les couches anciennes de mon scénario, jusqu’au protocole, ont-elles un impact sur mes choix professionnels et sur mon travail en tant que psychothérapeute ?

Pourquoi ai-je choisi l’A.T. comme ma référence de base ?

Ces différentes zones renforcent notre besoin d’une réflexion sur nous-mêmes aidée par une thérapie personnelle continue, ainsi que par la supervision et la formation.

 

Dans leur article sur les impasses relationnelles interpersonnelles, Cornell et Landaiche montrent que la nature de l’entreprise thérapeutique « tend à nous affecter à des niveaux qui, bien qu’opérant en-dehors de notre conscience, n’en ont pas moins une influence des plus profondes sur nos patterns relationnels fondamentaux ».

 

Eux aussi mettent en lumière l’importance de la supervision, de la formation et de la thérapie personnelle, « sans quoi le travail deviendra répétitif, superficiel, trop dominé par le cognitif et, en définitive, inefficace ou nocif ».

 

Clarkson a analysé la tendance au burn-out, c’est-à-dire à l’épuisement des niveaux d’énergie, chez les professionnels de l’aide. Elle cite Maslach, qui décrit cet état comme

« la perte du souci des personnes avec lesquelles on travaille ».

Elle examine trois systèmes racket qui correspondent à différents types de burn-out chez les aidants, et qu’elle appelle :

  • « dévoué et engagé »,
  • « trop engagé et empêtré dans son travail » et
  • « autoritaire et/ou paternaliste ».

 

Elle conclut : « Je ne puis que souligner toute l’importance que revêtent, pour nous comme pour nos clients, l’exploration continue des modes de travail liés à notre scénario et la recherche des moyens pour nous en libérer et nous orienter vers une vie professionnelle plus satisfaisante et plus authentiquement engagée ».

 

Dans une ligne similaire, dans son livre Aider l’aidant, B. Rothschild traite des risques inhérents à l’interaction entre thérapeute et client et de l’impact qu’a la façon dont les thérapeutes prennent soin d’eux-mêmes.

 

Elle écrit : «Toutes les émotions sont contagieuses» qu’elles soient agréables ou non ; en conséquence, nous pouvons nous trouver "pris" par celles de nos clients et influencés par elles, et réciproquement. Selon elle, beaucoup de difficultés auxquelles les thérapeutes se trouvent fréquemment en butte ont leur racine dans "une empathie inconsciente qui a mal tourné, des contretransferts ingérables, des identifications projectives, une compassion qui est devenue une corvée, des traumatismes par substitution de personne, et le burn-out".

 

L’auteur nous avertit que mieux nous prenons soin de nous-mêmes en tant que professionnels, mieux nous pourrons véritablement, authentiquement et utilement faire montre d’empathie et de compassion pour nos clients.

Médecin, guéris-toi toi-même !

 

Certains analystes transactionnels expérimentés soutiennent que la supervision suffit dès qu’on est qualifié et "avancé". Je ne suis pas d’accord. Voici quelques exemples qui soutiennent ma conviction que la thérapie personnelle continue est également nécessaire et devrait être imposée aux praticiens de la psychothérapie même après leur qualification officielle. Ce que l’on a écrit sur l’importance de la thérapie personnelle en cours de formation, ainsi que les exigences posées à ce niveau, peuvent nous aider à comprendre notre besoin de la poursuivre une fois que nous sommes devenus praticiens qualifiés. Tudor synthétise : « La psychothérapie personnelle continue durant toute la durée de la formation est généralement considérée comme un cadre de référence offrant du soutien au futur psychothérapeute pour qu’il puisse réfléchir à ses propres problèmes, lesquels sont souvent réveillés par le processus de formation lui-même ou par le fait de travailler au niveau thérapeutique avec des clients ; une autre visée est que, ce faisant, il puisse apprendre aussi le processus de la réflexion critique sur soi. De plus, la thérapie personnelle instaure un espace où la personne en formation peut étendre sa propre conscience et... développer son empathie aussi bien envers elle-même qu’envers autrui. Cette exploration de soi n’amène pas seulement une compréhension et une sensibilité plus grandes, mais aussi un accroissement de l’authenticité en tant que personne et en tant que thérapeute ».

 

Dans sa recherche qualitative, Murphy distingue quatre plans pour les psychothérapeutes auxquels la thérapie personnelle est utile aux conseillers en formation :

  • capacité de réfléchir sur soi et sur son agir,
  • croissance,
  • authenticité,
  • stabilité dans la durée.

Cela inclut et renforce l’importance de plusieurs capacités :

  • la conscience de ses processus propres,
  • la compréhension expérientielle et phénoménologique de la relation thérapeutique,
  • celle de l’itinéraire de changement du client, et
  • l’expérience à moyen et long terme, qui se développe parallèlement à celle de nos clients et qui respecte celle-ci.

 

Les deux derniers auteurs cités insistent donc sur la nécessité de processus spécifiques d’apprentissage dans la formation de psychothérapeutes.

 

Ma position est que le développement de ces qualités et de ces savoir-faire importants est continu et ne se limite pas à la période de formation initiale. Les prescriptions et les exigences des institutions professionnelles de la psychothérapie peuvent également attirer notre attention sur l’importance et la nécessité de thérapie personnelle après la qualification.

Citons le Manuel de la formation et des examens de l’E.A.T.A., « Le Comité pour les Normes de Formation Professionnelle (P.T.S.C.) de l’E.A.T.A. recommande de la thérapie personnelle durant la période de formation pour que la personne fasse l’expérience de l’application de l’A.T. et pour garantir que la personne puisse l’appliquer elle-même à partir d’une position largement libre de contraintes scénariques et dépourvue de comportements nocifs ou destructeurs ».

 

Selon moi, l’application de l’A.T. « à partir d’une position largement libre de contraintes scénariques et dépourvue de comportements nocifs ou destructeurs » est un processus qui requiert de nous une attention et un engagement permanents durant toute la durée de notre activité de psychothérapeutes. La recommandation de l’E.A.T.A. implique que la thérapie personnelle est une des manières de s’assurer de « ne pas nuire », et par conséquent du caractère éthique et protecteur de notre comportement vis-à-vis de nos clients. En outre, le Code éthique, conditions et recommandations pour la pratique professionnelle de l’Institut d’A.T. de Grande-Bretagne affirme :

« Le principe premier est "Avant tout, ne pas nuire"...

 

Pour être fidèles à ce principe il est requis des praticiens qu’ils maintiennent leur compétence par le développement professionnel continu, par la supervision et la thérapie personnelle "là où c’est nécessaire".

L’intitulé « Valoriser, maintenir et développer le savoir-faire et la compétence en tant que praticien(ne), certifié(e) ou en formation » reprend cette exigence : « Les praticiens doivent être en supervision continue régulière, veiller à leur développement personnel et intégrer la nécessité que l’aidant soit lui-même aidé, poursuite de leur formation, et assumer leur responsabilité de rechercher pour eux-mêmes de la psychothérapie lorsque c’est nécessaire ».

 

Ce principe et cette exigence impliquent la conviction que, même après la qualification officielle, la compétence des praticiens requiert la psychothérapie personnelle lorsqu’elle est nécessaire, ainsi que l’attente ferme qu’ils agissent en conséquence.

 

En outre, la section Psychothérapie Humaniste et Intégrative du manuel du Conseil Britannique pour la Psychothérapie pose nettement l’exigence d’une thérapie personnelle après la formation ; en réalité, elle met en avant le fait qu’il est nécessaire qu’il s’agisse d’un processus « continu » : « L’étudiant(e) doit s’engager dans un processus continu d’analyse et d’examen de soi avant, pendant et après la formation ».

 

La vie, qui comprend aussi ce qui se passe dans la cabinet de thérapie, se poursuit et nous amène face à des situations et des défis nouveaux qu’il s’agit de traiter de manière régulière. Il est important que nous demeurions dans la clarté la plus grande possible pour distinguer les éléments problématiques qui nous appartiennent, ceux qui appartiennent à nos clients et ceux que nous avons co-créés.

 

Nombre de praticiens et de théoriciens expérimentés ont mis l’accent sur le côté complexe et difficile de notre travail ; le besoin d’une psychothérapie personnelle en découle.

 

Voici quelques exemples.

À propos de son itinéraire en tant que psychiatre, Petriglieri décrit fort bien l’angoisse et l’incertitude que nous aussi, psychothérapeutes, vivons fréquemment au cours de notre travail : « Lorsque j’ai commencé à voir des patients seul et à mettre en pratique certains des enseignements que j’avais reçus, je n’avais plus d’autre possibilité que de me sentir perdu dans mes peurs. J’étais censé rassurer, mais qui allait me rassurer moi ? Chaque séance avec un patient apportait son lot d’incertitudes : vais-je être capable de l’aider ? Les outils dont je dispose seront-ils suffisants ? Mes actes seront-ils conformes au serment d’Hippocrate "Avant tout, ne pas nuire" ? »  

 

Un soutien thérapeutique continu, en plus de la supervision, peut nous aider à contenir et à explorer ces angoisses et ces incertitudes. Hargaden et Sills, dans leur travail sur l’analyse transactionnelle relationnelle, proposent l’idée que si nous voulons faciliter le travail en profondeur de nos clients, c’est-à-dire la déconfusion de leur Enfant, alors il nous faut nous permettre de nous engager personnellement, de ressentir l’impact de la rencontre relationnelle et de nous laisser changer par elle.

 

Ceci exige notre disponibilité à explorer, à ressentir au niveau expérientiel et, lorsque c’est approprié, à exprimer nos réactions viscérales, affectives, cognitives et comportementales, autrement dit notre contre-transfert, d’une manière apte à faciliter et à approfondir le travail et l’expérience de nos clients.

 

Pour elles, ce type d’engagement et d’exploration exige des thérapeutes « d’utiliser leur propre Soi comme outil de compréhension du client »; elles ajoutent que, pour faire cela efficacement, il faut qu’ils « soient passés eux-mêmes par un processus de déconfusion, de façon à se sentir à l’aise avec leurs propres états du moi et leurs sentiments archaïques » 

 

Or, un tel niveau de travail de déconfusion nécessite de nombreuses années de psychothérapie personnelle et continue en profondeur.

 

Aron, quant à lui, insiste sur l’idée que tout progrès thérapeutique a pour fondement le fait que psychothérapeute et client ont tous deux à faire du travail personnel en réaction l’un à l’autre. Selon lui, toutes les qualités du thérapeute peuvent s’avérer importantes dans l’entreprise thérapeutique, pas seulement celles du « bon objet », « à condition que nous puissions être ouverts, authentiques et sans attitude défensive dans la manière de traiter ces qualités pour nous-mêmes et ensemble avec nos patients »

 

Ma position est que cette gestion non-défensive de toutes nos qualités se développe spécialement par le soutien, l’accroissement de conscience et les provocations que nous apporte la psychothérapie personnelle continue.

 

Quels sont les dangers potentiels de ne pas poursuivre une psychothérapie personnelle après la qualification officielle ? Leigh se réfère à Jung, qui a forgé l’expression « le guérisseur blessé » et qui nous avertit que, si les blessures de l’analyste ne lui sont pas connues au niveau conscient, elles suscitent chez lui un sentiment de Soi grandiose et entraînent une situation à l’issue de laquelle on pourra se demander si ce ne sont pas les besoins du thérapeute qui ont été pris en compte, plutôt que ceux du patient.

 

Clarkson commente :

« Le concept du "guérisseur blessé" ne nous laisse aucune excuse, en tant que "guérisseurs", pour couvrir nos patients du sang de nos propres blessures".

 

Sur un registre particulièrement aidant, qui je l’espère ne concerne que des cas extrêmes, je souhaite rappeler ici ce que Fanita English écrivait des « thérapeutes dangereux (ou nocifs) » : « Malheureusement, il ne suffit pas toujours d’avoir les qualités et l’habileté nécessaires pour être un "bon thérapeute". Il en est qui, tout en les possédant, sont porteurs d’une "malédiction" que ni leur thérapie personnelle, ni leurs prises de conscience n’ont pu conjurer ».

 

L’auteur utilise le mot "malédiction" comme synonyme de « messages de sorcière » destructeurs qui émanent d’une personne qui a pris soin du sujet et ont été intériorisés par l’état du moi Enfant.

 

Elle poursuit : « Parfois, ceux qui sont frappés d’une telle "malédiction" se font thérapeutes, entre autres raisons pour la détourner contre les patients vulnérables aux épiscénarios.

Se débarrasser ainsi de la "patate chaude" aux dépens d’une victime qui accomplira la malédiction en se tuant ou en tuant quelqu’un d’autre, soulage l’Enfant du thérapeute, qui se sent dispensé de l’accomplir lui-même ».

 

L’auteur conclut que l’un des critères les plus importants pour être un "bon" thérapeute est d’avoir examiné sans crainte ses propres motivations pour pratiquer la psychothérapie.

 

"Lorsque nous marchons côte à côte,

c’est néanmoins toi seul

qui dois apprendre à ressentir

les réactions de ton pied."

 

En tant que psychothérapeutes, et plus encore en tant que psychothérapeutes en formation, nous avons besoin de soutien et d’encouragements pour accroître notre intégrité professionnelle concernant notre besoin de développement personnel et professionnel continu, autrement dit pour poursuivre notre itinéraire personnel et notre exploration de nous-mêmes aussi longtemps que nous serons actifs professionnellement.

 

Je crois que ce qui est nécessaire ici, c’est que formateurs et superviseurs aident les personnes en formation à accroître leur compréhension de l’importance et du sens de leur engagement dans un itinéraire psychothérapeutique en profondeur.

L’expérience montre que, lorsque c’est le cas, l’engagement continuel envers sa propre croissance et sa propre psychothérapie en découle comme une conséquence naturelle.

 

J’estime important d’explorer périodiquement notre motivation professionnelle et de nous poser des questions comme : pourquoi ai-je choisi d’être thérapeute ? Quel « penchant chronique de guérisseur » est le mien ? M’est-il possible d’exercer ma profession à partir d’une position "redressée" ? Et finalement, indépendamment de la dernière réponse, est-ce que je souhaite toujours être psychothérapeute ?

 

Lorsque nous reconnaissons pleinement combien nous avons été contraints de nous "plier" pour accepter ce "penchant chronique", il se peut que nous mettions en question notre choix professionnel. À tout le moins, conscients de notre adaptation, nous pouvons demeurer attentifs à notre propre besoin de psychothérapie, de formation et de supervision personnelles, pour le plus grand bien de nous-mêmes et de nos clients.

 

J’estime d’une importance vitale que nous soyons ou devenions psychothérapeutes à partir d’un choix Adulte plutôt qu’à partir d’une introjection Parentale et/ou une compulsion de l’Enfant.

 

Plus nous repérons et intégrons l’influence de notre Enfant et de notre Parent sur notre choix professionnel, plus nous avons de chances d’offrir à nos clients un service véritablement accordé à eux, relationnel, compétent et centré sur eux ;)

 

 

 

NOTES ET RÉFÉRENCES 1 O’DONOHUE, J., Conamara blues. Bantam, 2000, p. 111. 2 McLAUGHLIN, J.T., The healer’s bent: Solitude and dialogue in the clinicat encounter (W. F. Cornell, Ed.). The Analytic Press, 2005. N.D.T. : l’image suggérée est celle d’une inclinaison permanente, telle qu’un dos voûté ou un arbre fléchi par le vent dominant. 3 Il s’agit du Conseil du Royaume Uni pour la Psychothérapie (United Kingdom Council for Psychotherapy, U.K.C.P.) et de la Section pour la Psychothérapie Humaniste et Intégrative (Humanistic and Integrative Psychotherapy Section, H.I.P.S.). 4 United Kingdom Council for Psychotherapy, Humanistic and Integrative Psychotherapy Section, Training Standards committee. Training standards. UKCP, 2003, p. 9. 5 United States of America Transactional Analysis Association, U.S.A.T.A.A. 6 TUDOR, K., To be or not to be in personal therapy, that is the question (Part II). I.T.A. News, 36, 1, avril 2008, (pp. 3-7) pp. 1 et 4-5. 7 OATES, S., Who is a psychotherapist? A discussion paper compiled on behalf of the I.T.A. clinical sub committee. I.T.A. News, 9, pp. 1-3, octobre 2003, p. 2. 8 ILLSLEY CLARKE, J., commun. personnelle, 2007. 9 ROGERS, C., Le développement de la personne (orig. 1961), Dunod, 2005. 10 McLAUGHLIN, J.T., ouvr. cité (n. 2), p. 17. 11 ibid., p. 18. 12 WHYTE, D., The house of belonging. Many Rivers Press, 1997, p. 15. 13 GREENSON, R.R., Empathy and its vicissitudes. International Journal of Psychoanalysis, 41, 1960, pp. 418- 424. Janvier 2011 - Le Parent Majuscule 61 Pourquoi sommes-nous psychothérapeutes ? La nécessité que l’aidant soit lui-même aidé 14 OLINICK, S.L., (1969). On empathy, and regression in service of the other. British Journal of Medical Psychology, 42, 1969, pp. 41-49. 15 ERSKINE, R.G., The psychotherapist’s myths, dreams, and realities. International Journal of Psychotherapy, 6(2), 2001, pp. 133-140. 16 McLAUGHLIN, J.T., ouvr. cité (n. 2). 17 GREENSON, R.R.,ouvr. cité (n. 13), p. 424. 18 GELLERT, S.D., Le thérapeute Persécuteur (orig. T.A.J. 1977). A.A.T., 8, 1978, pp. 181-183. C.A.T., 6, pp. 25-26. SAMUELS, S., Games therapists play. T.A.J., 1(1), 1971, pp. 95-99. 19 OLINICK, S.L., ouvr. cité (n. 14). 20 GRAFF, R.H., A game transactional analysts play. T.A.J., 6, 1976, pp. 263-267. LEE, R.H., Le thérapeute Sauveur (orig. T.A.J. 1971). A.A.T., 8, 1978, pp. 177-180. C.A.T., 6, pp. 21-24. 21 KARPMAN, S., Contes de fées et analyse dramatique du scénario (orig. T.A.B. 1968), A.A.T., 9, 1979, pp. 7-11. C.A.T., 2, pp. 68-72. 22 Attribué à C. STEINER, dans un atelier. 23 COLLINS, B., Therapeutic aphorisms for sale. T.A.J., 6, 1976, p. 143. 24 SCHIFT, J. L., e.a. (1975). Cathexis reader: Transactional analysis treatment of psychosis. Harper & Row, 1975. 25 ERSKINE, R.G., ouvr. cité (n. 15), p. 134. 26 McLAUGHLIN, J.T., ouvr. cité (n. 2), p. 20. 27 Ibid., p. 27. 28 Ibid., p. 27. 29 Ibid., p. 29. 30 GREENSON, R.R.,ouvr. cité (n. 13). OLINICK, S.L., ouvr. cité (n. 14). McLAUGHLIN, J.T., ouvr. cité (n. 2), p. 25. 31 McLAUGHLIN, J.T., ibid., pp. 20-21. 32 GREEN, A., On private madness (Orig. 1986). Kamac, 2005. 33 Ibid., p. 151. 34 Ibid., p. 150. 35 Ibid., p. 164. 36 Ibid., p. 15 37 Cf. HEATHCOTE, A., Applying transactional analysis to the understanding of narcissism. T.A.J., 36, 2006, pp. 228-234. LEDERER, A., The unwanted child. T.A.J., 26, 1996, pp. 138-150. LEDERER, A., La défense narcissique de "l’Enfant non désiré" (orig. T.A.J. 1997). A.A.T., 94, 2000, pp. 73-78. C.A.T., 7, pp. 176-182. 38 GREEN, A., ouvr. cité (n. 32), p.143. 39 O’HEARNE, J., Un chagrin salutaire (orig. T.A.J. 1981), A.A.T., 26, 1983, pp. 81-83. C.A.T., 3, pp. 23- 25. 40 McLAUGHLIN, J.T., ibid., p.75.. 41 Ibid., p. 75. 42 CORNELL W.F. et LANDAICHE M.N., Impasse et intimité dans le couple de travail en thérapie ou en conseil : l’influence du protocole (orig. 2006). A.A.T., 120, 2006, pp. 11-43. 43 Ibid., p. 14. 44 CLARKSON, P., (1992). L’épuisement et les circuits parasitaires des aidants professionnels (orig. T.A.J. 1992), A.A.T., 73, 1995, pp. 32-37. 62 A.A.T. - N° 137 Ann Heathcote 45 MASLACH, C., Burned-out. Human Behavior, 5(9), 1976, (pp. 16-22) p. 18. 46 ERSKINE, R.E., & ZALCMAN, M.J., Le circuit du sentiment parasite : un modèle d’analyse (orig. T.A.J. 1979), A.A.T., 12, 1979, pp. 148-156. C.A.T., 1, pp. 185-193. 47 CLARKSON, P., L’épuisement..., ouvr. cité (n. 44), p.37. 48 ROTHSCHILD, B., Help for the helper: Self-care strategies for managing burnout and stress. Norton, 2006, p. 9. 49 Ibid., p. 11. 50 Adapté de Luc, 4,23. 51 TUDOR, K., To be or not to be in personal therapy, that is the question (Part I). I.T.A. News, 35, 1, février 2008, (pp. 3- 8) pp.1 et 3. 52 MURPHY, D., A qualitative study into the experience of mandatory personal therapy during training. Counselling and Psychotherapy Research Journal, 5(1), 2005, pp. 27-33. 53 E.A.T.A., Manuel pour la formation et les examens, 2008, section 7.2.3.7. 54 Cf. aussi HAIMOWITZ, M., & HAIMOWITZ, N., Suggested standards for therapists. T.A.J., 6, 1976, pp. 142-143. 55 Cf. BERNE, E., Principes de traitement psychothérapeutique en groupe (orig. 1966). Éds d’A.T., 2006, p. 80. 56 Institute of Transactional Analysis, Code of Ethics and Requirements and Recommendations for Professionnal Practice, p.5, section 2.6. Le 29 November 2008 from http://www.ita.org.uk/modules/tinycontent/index php?id=35. Italiques de Ann Heathcote. 57 Ibid., section 4.11, p. 11. 58 Cf note 3. 59 Cité TUDOR, K., ouvr. cité (n. 6), p. 3. Italiques de Ann Heathcote. 60 PETRIGLIERI, G.., Why do we ask those questions? The Script, 31(6), 1, 2001, p. 6. 61 HARGADEN, H., & SILLS, C., Analyse transactionnelle : une perspective relationnelle (orig. 2002). Éds d’A.T., 2006, p. 278. 62 Ibid., p. 278. 63 ARON, L., Relational psychotherapy in Europe: A view from across the Atlantic. European Journal of Psychotherapy and Counselling. 9(1), 2007, (pp. 91-103) p. 102. 64 LEIGH, E., Can we be in the counsellor’s or psychotherapist’s chair when we have not been in the client’s chair? I.T.A. News, 38, 2008, pp. 12-15. 65 Cité ibid., p.103. 66 ENGLISH F., Qu’est-ce qu’un bon thérapeute ? (orig. T.A.J. 1977). A.A.T., 8, 1978, (pp. 184-186) p. 185. C.A.T., 6, (pp. 27-29) p. 28. 67 ENGLISH F., L’épiscénario et le jeu de la pomme de terre brûlante (orig. T.A.B. 1969). A.A.T., 9, 1979, pp.12-16. C.A.T., 2, pp. 36-40. 68 ENGLISH, F., Qu’est-ce... (art.cité n. 66). A.A.T., p. 185. C.A.T., p. 28. 69 McLAUGHLIN, J.T., ouvr. cité (n. 2), p. 18.